Ça faisait une éternité que je n’étais pas montée là-haut. Au vu de l’état, je pense que mon père non plus. La poussière épaisse vole partout. Une odeur d’humidité et de vieux bois inonde la pièce. Les murs sont tâchés, les poutres rongées supportent de multitude de toiles d’araignée. Je ne manque pas à en recevoir une en plein visage. Des cartons, à peines fermés, laisse échapper de vieux journaux jaunis par le temps. Je ne sais pas par où commencer. J’avance de quelques pas et aperçois une vieille malle rouillée. Je m’approche d’elle en espérant qu’elle ne soit pas verrouillée. Je soulève doucement le couvercle, dévoilant un mélange de papiers et d’objets. Au fond de la malle, une photo attire mon regard. Sur cette image un peu délavée, une petite fille tient maladroitement une glace à la vanille qui commence à fondre, elle doit avoir six ou sept ans. A ses côtés, une femme, d’une quarantaine d’années, aux longs cheveux ondulés et roux, tombant jusqu’aux reins, affiche un large sourire parsemé de taches de rousseur. Ce souvenir refait surface. Je me souviens, comme si c’était hier : maman et moi, pendant nos vacances annuelles à Szentendre. Une larme coule sur ma joue. Un objet scintillant accroche mon regard. C’est le pendentif de maman, celui qu’elle ne quittait jamais, quelle que soit la circonstance. Je le passe délicatement autour de mon cou et l’attache. Je n’ai jamais eu connaissance de cette malle auparavant. Elle est remplie de souvenirs, d’amour et de joie. Un lien unique entre le passé et le présent. L’unique souvenir précieux qu’il reste d’elle.