C'est avant tout sur ses managers que repose le destin d'une entreprise. Tout le monde en est intimement convaincu. Hélas, l'expérience prouve que bien peu d'entreprises en tirent les conséquences voulues. Nombre d'échecs retentissants ont pour origine l'insuffisante qualité des hommes auxquels ont été confiés ces projets ou opérations. S'ils veulent à l'avenir éviter de tels mécomptes, les dirigeants d'entreprises doivent se pencher avec la plus extrême attention sur un problème essentiel: le recrutement et la formation de leur équipe de direction. A court terme, chaque entreprise s'efforce de le résoudre au prix d'une certaine sélection: promotion interne des meilleurs talents, recrutement à l'extérieur de brillants éléments. A plus long terme, le problème concerne la collectivité tout entière. Si un pays veut occuper une place de choix dans la compétition internationale, il doit s'attacher à former les hommes dont les entreprises et les administrations ont de plus en plus besoin. Une telle conception des équipes de direction conduit à revoir l'optique des enseignements de gestion. A ce point de vue, on a fait fausse route. On a modernisé le contenu des cours mais on est resté fidèle au modèle, au système de valeurs, à l'esprit de l'enseignement traditionnel. La passivité est toujours exigée. On attend toujours des étudiants qu'ils se comportent comme de zélés sténodactylographes prenant notes sur notes, qu'ils enregistrent et restituent les discours indigestes comme des magnétophones. On leur demande rarement de faire preuve d'esprit critique, d'indépendance de jugement... On privilégie toujours l'esprit de compétition. Le rayonnement personnel de l'individu, son esprit d'équipe, son dynamisme ne sont jamais considérés comme des qualités dignes d'appréciation. L'enseignement doit être repensé. Il faut utiliser au maximum des méthodes actives, apprendre aux étudiants à parler et à